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LES MONUMENTS BOUDDHIQUES DE HODAR
GERARD FUSSMAN

Les tremblements de terre, la chute assez frequente de pans entiers de montagne, les coulees de boue,
les inondations catastrophiques de l’Indus1 et de ses affluents interdisent de penser que le paysage des
bords de l’Indus ait ete autrefois exactement semblable ä celui que nous voyons aujourd’hui. Les grandes
masses rocheuses, elements determinants du relief, n’ont certes guere bouge, mais les cones de dejection
des torrents, les etendues sableuses, les acces au fleuve et la localisation des sources sont en permanence
sujets ä modification. Les inondations comme celles de 1841 ont empörte toutes les constructions ancien-
nes proches du niveau du fleuve. Les graffiti bouddhiques decouverts le long de la Karakorum Highway
permettent pourtant de presumer l’existence de monuments construits: un ou plusieurs monasteres, des
dizaines de stüpas. Mais ils ne permettent pas de prejuger de leur apparence: la variete des types archi-
tecturaux de stüpas representes ä Shatial, ä Hodar, ä Chilas est trop grande pour que ces dessins imitent
tous des monuments visibles sur place. Les modeles des stüpas representes le long de la KKH, en particu-
lier ä Shatial et Chilas/Thalpan, peuvent avoir ete non seulement des constructions locales, mais aussi et
surtout des peintures, des reliquaires, des stüpas miniatures en terre, bois ou bronze, ou des monuments
vus lors de voyages. En ce qui concerne Hodar, de nombreux indices tendent ä prouver que les stüpas qui
y sont graves sont avant tout oeuvre d’imagination, qu’ils ne representent pas des monuments existant, et
que ceux qui les ont graves n’en comprenaient ni la structure architecturale ni le symbolisme.
Lorsque le site de Chilas/Thalpan aura ete publie comme Fa ete celui de Shatial et comme Fest aujour-
d’hui celui de Hodar, la demonstration sera plus complete. Mais de Chilas/Thalpan, je ne connais aujour-
d’hui que les images les plus belles, dont certaines sont d’exceptionnelles oeuvres d’art. Or seuls des
inventaires complets permettent d’aboutir ä des conclusions d’ensemble. C’est pourquoi je me bornerai
dans le present article ä des comparaisons avec le site de Shatial, le seul site bouddhiste de la KKH
integralement publid ä ce jour.
Les differences entre les sites de Shatial et de Hodar sautent aux yeux. La proportion de gravures boud-
dhiques est ä Hodar bien moindre qu’ä Shatial. Leur repartition topographique n’est pas la meme. Les
images bouddhiques sont relativement peu nombreuses, dispersees et en general de mauvaise qualite. Ce
sont uniquement des stüpas, il n’ y a aucune image du Buddha, de bodhisattva, aucune representation de
jätaka: rien n’incite ä considerer que Hodar etait un site bouddhiste, qualification que j’avais donnee au
site de Shatial.2 Pour le dire autrement, nous n’avons aucune indication qui nous permette de supposer
qu’il y avait sur place un monastere, un ermitage, un monument exceptionnel. II y avait ä Hodar des
bouddhistes, il n’y avait pas necessairement sur place un lieu saint bouddhique. De ce point de vue, Ho-
dar n’est ni Chilas, ni Shatial.
La typologie des stüpas representes ä Hodar est fort differente de celle que Fon trouve ä Shatial. On
distinguera deux grandes categories de dessins, chacune comportant plusieurs types architecturaux d’appa-

1 En particulier celle de 1841, lorsque se vida en un jour le lac forme par les eaux de l’Indus, bloquees en amont de Gor
par la chute d’un pan de montagne. Ce lac s’etendait jusqu’ä Gilgit et sur une partie des gorges de l’Indus; sa profondeur
atteignait 100 metres ä Bunji: DREW 1875: 421.
Fussman 1997: 83.

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