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K. Bopp:
XIII.
Kaestner an Lambert.
Monsieur.
Recevez nies remerciments pour Vos ouvrages egalement utiles
et savantes. Mr. Tr e sc ho Norvegien qui aura Thonneur de Vous rendre
cette lettre Vous fera venir l’ecrit de Mr. Seyberth. C’est moi qui
a conseille ä l’auteur de choisir ce sujet pour montrer ä nos jurisconsultes
combien il leur iniporte de savoir les mathematiques. Mr. Seyberth
etoit un de ceux de mes ecoliers que j ’aimois le plus, il se faisait estimer
et aimer par ses qualites de Tesprit et de coeur de tous ceux qui les
conoissoient. La Jurisprudence a perdu infiniment en le perdant. Dans
l’ecrit que voici, il y a quelques calculs qui pourroient etre fait avec
plus de nettete, il y a meine des endroits ou je crois qu’il s’est mepris
p. e. au sujet des Societes pour l’entretien des veuves sur lequel un de
nos Serviteurs Mr. K ritt er a travaille beaucoup: avec tout cela
l’ouvrage de Mr. S. sera encore longtemps le seul de son espece.
Je suis charme de l’approbation que Vous donnez ä mes etudes.
Vous Monsieur etes un des juges dont je fais de plus de cas. Il y a assez
de calculateurs mais peu de mathematiciens philosophes.
Je Vous avoue que je ne suis pas tout ä fait content du travail
que Vous avez fait sur les tables de M. Mayer. Tout autre que Vous
auroit pü s’exercer ä cela, mais Vous auriez pü employer Vötre tems
mieux ä des decouvertes tout ä fait nouvelles sans Vous occuper de
tables qui a present seront mises dans l’oubli puisque les nouvelles
tables de M. M ont parü.
La classe des beiles lettres de Vötre academie fait assurement
une figure pitoyable. Ses dissertations ne sont que des harangues comme
font nos ecoliers in prima. Que Frederic seroit grand s’il vouloit etre
Allemand! Sans doute ce qui depend de Vous Monsieur sera toujours
infiniment meilleur. J’ai lu avec infiniment de plaisir qu’on Vous a joint
au conseil d’Architecture.
s—
Mr. Maier a applique sa theorie magnetique ä un aimant de la
figure d’un parallelipede par ce que nous en avons artificiels de cette
jy figure parmi les instruments de nötre universite. Voici Tex-
perience dont on Vous a parle. Soit NS cet aimant, N son pole
boreal. M. Mayer calcule par sa theorie quelle Situation doit
prendre une aiguille aimantee tres petite mise ä des planes don-
nes aux environs de cet aimant p. e. en A, B; il a trace une
figure par cela et en mettant l’aimant sur ce plane, l’aiguille
prend precisement ä chaque endroit la position qui y est mar-
quee. Cette experience est assez curieuse, mais eile nous instruit
K. Bopp:
XIII.
Kaestner an Lambert.
Monsieur.
Recevez nies remerciments pour Vos ouvrages egalement utiles
et savantes. Mr. Tr e sc ho Norvegien qui aura Thonneur de Vous rendre
cette lettre Vous fera venir l’ecrit de Mr. Seyberth. C’est moi qui
a conseille ä l’auteur de choisir ce sujet pour montrer ä nos jurisconsultes
combien il leur iniporte de savoir les mathematiques. Mr. Seyberth
etoit un de ceux de mes ecoliers que j ’aimois le plus, il se faisait estimer
et aimer par ses qualites de Tesprit et de coeur de tous ceux qui les
conoissoient. La Jurisprudence a perdu infiniment en le perdant. Dans
l’ecrit que voici, il y a quelques calculs qui pourroient etre fait avec
plus de nettete, il y a meine des endroits ou je crois qu’il s’est mepris
p. e. au sujet des Societes pour l’entretien des veuves sur lequel un de
nos Serviteurs Mr. K ritt er a travaille beaucoup: avec tout cela
l’ouvrage de Mr. S. sera encore longtemps le seul de son espece.
Je suis charme de l’approbation que Vous donnez ä mes etudes.
Vous Monsieur etes un des juges dont je fais de plus de cas. Il y a assez
de calculateurs mais peu de mathematiciens philosophes.
Je Vous avoue que je ne suis pas tout ä fait content du travail
que Vous avez fait sur les tables de M. Mayer. Tout autre que Vous
auroit pü s’exercer ä cela, mais Vous auriez pü employer Vötre tems
mieux ä des decouvertes tout ä fait nouvelles sans Vous occuper de
tables qui a present seront mises dans l’oubli puisque les nouvelles
tables de M. M ont parü.
La classe des beiles lettres de Vötre academie fait assurement
une figure pitoyable. Ses dissertations ne sont que des harangues comme
font nos ecoliers in prima. Que Frederic seroit grand s’il vouloit etre
Allemand! Sans doute ce qui depend de Vous Monsieur sera toujours
infiniment meilleur. J’ai lu avec infiniment de plaisir qu’on Vous a joint
au conseil d’Architecture.
s—
Mr. Maier a applique sa theorie magnetique ä un aimant de la
figure d’un parallelipede par ce que nous en avons artificiels de cette
jy figure parmi les instruments de nötre universite. Voici Tex-
perience dont on Vous a parle. Soit NS cet aimant, N son pole
boreal. M. Mayer calcule par sa theorie quelle Situation doit
prendre une aiguille aimantee tres petite mise ä des planes don-
nes aux environs de cet aimant p. e. en A, B; il a trace une
figure par cela et en mettant l’aimant sur ce plane, l’aiguille
prend precisement ä chaque endroit la position qui y est mar-
quee. Cette experience est assez curieuse, mais eile nous instruit