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K. Bopp:
II est tres sür, qu’il nous manquoit encore un ouvrage. de cette
fagon. Jusqu’ ä present on a ete plus occupe ä amasser des Observations
et ä en deduire des consequences, qui en decouloient comme d’elles
meines, sans chercher du Secours dans quelque theorie generale. L’ouvrage
de Mr. Süssmilch est presque le seul qu’on ait en allemagne. II nie
semble qu’il pouvoit etre moins theologique de ce qu’il est, et en echange
plusappuye de calculs. Mais cela n’etoit pas 1’afEaire de Mr. Süss milch
et si Mr. Euler ne lui avoit rien fourni pour dresser quelques tables,
encore celles qui y sont, ne s’y trouveroient pas. Encore ä l'heure qu’il est
il ne paroit pas, qu’on en ait tire tout le fruit, qu’il promet, et a cet
egarcl la dissertation de Mr. Seybert pourroit assez facilement etre
fort complettee. Je n’ai point encore perdu de vue le dessein, que j’avois
forme de faire des recherches, sur cette matiere, et de les mettre dans
un certain ordre, pour pouvoir d’autant mieux faire l’enumeration de
ce qui y manque encore. Ainsi p. ex. comme dans la premiere annee
et meine dans les premieres semaines de la vie d’un enfant le risque de
mourir est si considerable, et que sans contredit la Saison de l’annee y
produit des variations, je crois que 1a, vie d’un homme et sa duree
depend beaucoup du mois dans le quel il est ne. La difference
peut tres bien etre assez considerable, et en ce cas eile aura beau
coup d’influence dans le calcul des rentes viageres des tontines &c.
Je crois encore que la mortalite des hommes peut etre ramenee ä deux
ou trois loix generales non obstant l’infinie Variation qu’il y a dans
la facon de mourir. J’ai du moins trouve une equation a posteriori
qui exprime fort exactement combien de 1000 personnes, qui naissent
ä la fois il en reste en vie apres un nombre quelconque d’annee. Cette
equation semble insinuer trois loix generales. Suivant l’une le genre
humaine se vuicleroit ä peu pres comme un cylindre rempli d’eau et
suivant les deux autres comme la chaleur s’efst] gagne et se perd dans
l’echaufement et refroidissement mutuel des corps. Quoi qu’il en soit
l’equation trouvee ne laisse pas que d’etre d’un bon usage, pour en
deduire des consequences generales et pour calculer des tables.
Il semble, que tout ce qui regarde cette matiere se reveille dans
Vos Contrees, ä l’Occasion des fondations, qui se font en faveur des
Veuves. J’ai parcouru les pieces imprimees ä ce Sujet. Mais je n’ai
trouve que celles de Mr. Kritter, qui soient un peu sensees. La plus
part des autres font pitie.
Vous avez raison, Monsieur, de dire, que je ne devois point calculer
des tables. Assurement ce n’est pas un amusement pour moi, mais
une peine. Je surmontai cependant cet ennuy par la curiosite que j avois
de voir le resultat des formules, et l’arrangement qu’il falloit donner
K. Bopp:
II est tres sür, qu’il nous manquoit encore un ouvrage. de cette
fagon. Jusqu’ ä present on a ete plus occupe ä amasser des Observations
et ä en deduire des consequences, qui en decouloient comme d’elles
meines, sans chercher du Secours dans quelque theorie generale. L’ouvrage
de Mr. Süssmilch est presque le seul qu’on ait en allemagne. II nie
semble qu’il pouvoit etre moins theologique de ce qu’il est, et en echange
plusappuye de calculs. Mais cela n’etoit pas 1’afEaire de Mr. Süss milch
et si Mr. Euler ne lui avoit rien fourni pour dresser quelques tables,
encore celles qui y sont, ne s’y trouveroient pas. Encore ä l'heure qu’il est
il ne paroit pas, qu’on en ait tire tout le fruit, qu’il promet, et a cet
egarcl la dissertation de Mr. Seybert pourroit assez facilement etre
fort complettee. Je n’ai point encore perdu de vue le dessein, que j’avois
forme de faire des recherches, sur cette matiere, et de les mettre dans
un certain ordre, pour pouvoir d’autant mieux faire l’enumeration de
ce qui y manque encore. Ainsi p. ex. comme dans la premiere annee
et meine dans les premieres semaines de la vie d’un enfant le risque de
mourir est si considerable, et que sans contredit la Saison de l’annee y
produit des variations, je crois que 1a, vie d’un homme et sa duree
depend beaucoup du mois dans le quel il est ne. La difference
peut tres bien etre assez considerable, et en ce cas eile aura beau
coup d’influence dans le calcul des rentes viageres des tontines &c.
Je crois encore que la mortalite des hommes peut etre ramenee ä deux
ou trois loix generales non obstant l’infinie Variation qu’il y a dans
la facon de mourir. J’ai du moins trouve une equation a posteriori
qui exprime fort exactement combien de 1000 personnes, qui naissent
ä la fois il en reste en vie apres un nombre quelconque d’annee. Cette
equation semble insinuer trois loix generales. Suivant l’une le genre
humaine se vuicleroit ä peu pres comme un cylindre rempli d’eau et
suivant les deux autres comme la chaleur s’efst] gagne et se perd dans
l’echaufement et refroidissement mutuel des corps. Quoi qu’il en soit
l’equation trouvee ne laisse pas que d’etre d’un bon usage, pour en
deduire des consequences generales et pour calculer des tables.
Il semble, que tout ce qui regarde cette matiere se reveille dans
Vos Contrees, ä l’Occasion des fondations, qui se font en faveur des
Veuves. J’ai parcouru les pieces imprimees ä ce Sujet. Mais je n’ai
trouve que celles de Mr. Kritter, qui soient un peu sensees. La plus
part des autres font pitie.
Vous avez raison, Monsieur, de dire, que je ne devois point calculer
des tables. Assurement ce n’est pas un amusement pour moi, mais
une peine. Je surmontai cependant cet ennuy par la curiosite que j avois
de voir le resultat des formules, et l’arrangement qu’il falloit donner