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Innovationen durch Deuten und Gestalten: Klöster im Mittelalter zwischen Jenseits und Welt — Klöster als Innovationslabore, Band 1: Regensburg: Schnell + Steiner, 2014

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Dalarun, Jacques: Le corps monastique entre opus Dei et modernité
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https://doi.org/10.11588/diglit.31468#0030
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Le corps monastique entre opus Dei et modernité | 29
comme en témoigne Raoul Glaber ⁹⁵ ) est fixé par la Règle: l’été, entre vigiles ⁹⁶ et
matines. ⁹⁷
Avec l’office nocturne ⁹⁸ et les sept offices diurnes, ⁹⁹ le tout incluant la récitation
de l’ensemble du psautier en une semaine, ¹⁰⁰ la liturgie occupe une bonne partie de
la journée monastique. ¹⁰¹ Mais Benoît lui-même a conscience que cela n’a rien d’un
exploit, puisque les Pères récitaient l’intégralité du psautier chaque jour; ¹⁰² il prévoit
la station assise pendant les vigiles. ¹⁰³ Une fois de plus, c’est l’unanimité du corps
monastique qui importe: l’office doit être chanté d’une seule voix et l’unisson de la
voix doit traduire l’unanimité de l’esprit; ¹⁰⁴ une erreur dans la récitation sera l’objet
d’une humiliation immédiate, sous peine d’une correction plus sévère. ¹⁰⁵
Le plus frappant est le strict respect de l’horaire, dans un monde qui vivait selon
les heures et les vigiles romaines et avait donc une perception approximative de
l’heure. Tout retard à l’office doit être puni. ¹⁰⁶ On sent bien que le moment le plus
délicat est celui du réveil pour l’office nocturne. ¹⁰⁷ Le lever se fait à la huitième heure
de la nuit, après un peu plus d’une demi-nuit de sommeil et digestion faite, précise
la Règle. ¹⁰⁸ On se lève encore plus tôt le dimanche, qui est donc loin d’être un jour
de repos. ¹⁰⁹ En cas de réveil tardif, il faut raccourcir l’office et punir le fautif. ¹¹⁰ Dès
le dortoir, les frères doivent s’encourager contre la somnolence. ¹¹¹
95 Raoul Glaber, Histoires, trad. et éd. Mathieu Arnoux (Miroir du Moyen âge), Turnhout 1996, lib. V,
cap. 4 et 6, pp. 276 et 279.
96 Qu’on appelle par la suite l’office de matines.
97 Qu’on appelle par la suite l’office de laudes.
98 La Règle de saint Benoît (note 23 supra), cap. 8 –11, pp. 508 – 516.
99 La Règle de saint Benoît (note 23 supra), cap. 12–16, pp. 516 –524. En dehors du dimanche, la célébration
de la messe restait exceptionnelle au monastère; Vogüé, Introduction (note 23 supra), pp. 51–52 et
104 –113; Agamben, De la très haute pauvreté (note 31 supra), p. 116.
100 La Règle de saint Benoît (note 23 supra), cap. 17–18, pp. 526 – 534.
101 Quantitativement. Mais qualitativement, c’est la vie entière du corps monastique qui est liturgie; voir
Agamben, De la très haute pauvreté (note 31 supra), pp. 8 –9: « La grande tentation des moines » a été
« la volonté de construire leur vie comme une liturgie totale et ininterrompue ». Ibid., p. 115: « C’est pour
cette raison qu’il n’y a pas de sens à isoler dans le corps de la règle, comme le fait Vogüé, une “section
liturgique”, en en soulignant l’amplitude et la méticulosité. […] C’est cette liturgie ininterrompue qui
constitue la nouveauté et le défi du monachisme, que l’Église ne tardera pas à relever en cherchant même
à introduire dans le culte cathédral, certes à l’intérieur de certaines limites, l’exigence totalitaire propre
au culte monastique ».
102 La Règle de saint Benoît (note 23 supra), cap. 18, pp. 528 – 534.
103 La Règle de saint Benoît (note 23 supra), cap. 9, pp. 510 – 512.
104 La Règle de saint Benoît (note 23 supra), cap. 19, pp. 534 – 536.
105 La Règle de saint Benoît (note 23 supra), cap. 45, p. 594.
106 La Règle de saint Benoît (note 23 supra), cap. 43, pp. 586 – 590.
107 La Règle de saint Benoît (note 23 supra), cap. 8, p. 508, cap. 10, p. 512, cap. 11, pp. 514 –516, cap. 22, pp.
516 –518 et cap. 43, pp. 586 –590.
108 La Règle de saint Benoît (note 23 supra), cap. 8, p. 508.
109 La Règle de saint Benoît (note 23 supra), cap. 10, p. 512.
110 La Règle de saint Benoît (note 23 supra), cap. 11, pp. 514 – 516.
111 La Règle de saint Benoît (note 23 supra), cap. 22, pp. 516 – 518.
 
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