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K. Bopp:
cle ce droit, et je souscris que d’autres s’en servent. Voila ce que j’avois
ä dire touchant 1’extra it.
La question que Vous me proposez, Monsieur, ä cette occasion
nie paroit infiniment plus sensee. J’ai dit dans le memoire que je re-
tiendra la projection de Mercator, mais je devois encore dire pourquoi.
En eilet on peut sans peine changer la projection ensorte que teile mer
qu’on voudra se retreciße ou s’elargisse. Voici donc les raisons pourquoi
je pouvois la retenir et meine la preferer ä toute autre. 1°. Cette pro-
jection preßente tous les pais et toutes les mers, qui se trouvent le long
de l’equateur, dans leur grandeur naturelle et cela va sans erreur sensible
jusqu’au delä des tropies. 2°. Or l’Ocean qui forme la riviere principale
circule generalement parlant le long de l’equateur. 3°. Les deux endroits
ou il s’en ecarte le plus sont au bas de l’amerique et au haut de la mer
pacifique. C’est lä que l’ocean forme ses angles rentrants. La projection
represente ces angles rentrants moins aigus et pour ainsi dire moins ren-
trans, qu’ils ne le sont en effet en raison reciproque des sinus de latitude
et par consequent environ du double et meme au delä. 4°. Ainsi si la
projection defigure la riviere principale cela n’arrive que dans ces deux
endroits qui sont les plus eloignes de l’equateur, et d’une fagon qui,
bien loin de favoriser l’hypothese des angles rentrans, lui est plutot
desavantageuse. 5°. J’ajoute encore que dans cette projection tous
les angles conservent leur grandeur naturelle. 6°. Et en y tirant les
lignes droites paralleles d’une fagon quelconque, ce parallelisme est
celui de deux vaißeux qui suivent un meme Rhomb sans s’ecarter beau-
coup de la zone torride.
II convient außi de remarquer que quand il sagit du parallelisme
des rivages de la grande riviere, il s’agit d’un parallelisme physiquequi
par des caußes accidentelles peut avoir plusieurs petites irregularites.
A cet egard il suffit que ce parallelisme ait lieu generalement parlant,
et qu’il ne soit pas rendu meconnoißable par les irregularites dont je
viens de parier. J’ajoute encore qu’il en peut etre de l’ocean comme
de rivieres, qui ordinairement gagnent en profondeur ce que les circon-
stances des lieux leur fond perdre en largeur, et qui perdent en pro-
fondeur lorsque les circonstances leur permettent ou les obligent ä se
repandre en largeur. Cette consideration fourniroit encore bien des
details, si la profondeur du litde l’Ocean etoit connue dans ses differentes
parties. Mais tout ce que nous en savons c’est qu’il est moins profond
par tout ou il y a beaucoup d’Isles. Et c’est außi de quoi j’ai fait usage
dans mon memoire. Du reste ayant les petites globes faits par Mr.Lowiz,
je n’ai pas manquer d’y dessiner les cotes des terres australes. L’effet
repondit ä l’attende. Car l’Ocean etant en grande partie compris entre
K. Bopp:
cle ce droit, et je souscris que d’autres s’en servent. Voila ce que j’avois
ä dire touchant 1’extra it.
La question que Vous me proposez, Monsieur, ä cette occasion
nie paroit infiniment plus sensee. J’ai dit dans le memoire que je re-
tiendra la projection de Mercator, mais je devois encore dire pourquoi.
En eilet on peut sans peine changer la projection ensorte que teile mer
qu’on voudra se retreciße ou s’elargisse. Voici donc les raisons pourquoi
je pouvois la retenir et meine la preferer ä toute autre. 1°. Cette pro-
jection preßente tous les pais et toutes les mers, qui se trouvent le long
de l’equateur, dans leur grandeur naturelle et cela va sans erreur sensible
jusqu’au delä des tropies. 2°. Or l’Ocean qui forme la riviere principale
circule generalement parlant le long de l’equateur. 3°. Les deux endroits
ou il s’en ecarte le plus sont au bas de l’amerique et au haut de la mer
pacifique. C’est lä que l’ocean forme ses angles rentrants. La projection
represente ces angles rentrants moins aigus et pour ainsi dire moins ren-
trans, qu’ils ne le sont en effet en raison reciproque des sinus de latitude
et par consequent environ du double et meme au delä. 4°. Ainsi si la
projection defigure la riviere principale cela n’arrive que dans ces deux
endroits qui sont les plus eloignes de l’equateur, et d’une fagon qui,
bien loin de favoriser l’hypothese des angles rentrans, lui est plutot
desavantageuse. 5°. J’ajoute encore que dans cette projection tous
les angles conservent leur grandeur naturelle. 6°. Et en y tirant les
lignes droites paralleles d’une fagon quelconque, ce parallelisme est
celui de deux vaißeux qui suivent un meme Rhomb sans s’ecarter beau-
coup de la zone torride.
II convient außi de remarquer que quand il sagit du parallelisme
des rivages de la grande riviere, il s’agit d’un parallelisme physiquequi
par des caußes accidentelles peut avoir plusieurs petites irregularites.
A cet egard il suffit que ce parallelisme ait lieu generalement parlant,
et qu’il ne soit pas rendu meconnoißable par les irregularites dont je
viens de parier. J’ajoute encore qu’il en peut etre de l’ocean comme
de rivieres, qui ordinairement gagnent en profondeur ce que les circon-
stances des lieux leur fond perdre en largeur, et qui perdent en pro-
fondeur lorsque les circonstances leur permettent ou les obligent ä se
repandre en largeur. Cette consideration fourniroit encore bien des
details, si la profondeur du litde l’Ocean etoit connue dans ses differentes
parties. Mais tout ce que nous en savons c’est qu’il est moins profond
par tout ou il y a beaucoup d’Isles. Et c’est außi de quoi j’ai fait usage
dans mon memoire. Du reste ayant les petites globes faits par Mr.Lowiz,
je n’ai pas manquer d’y dessiner les cotes des terres australes. L’effet
repondit ä l’attende. Car l’Ocean etant en grande partie compris entre