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Otto Cartellieri:
voit que venganche et pugnicion en est prinse. Pourquoy je vo
puis dire: Sire, plourés le pechié, malice et trayson de vostre
geremain frere et la destruction de vostre santé corporçle. Maiz
resjoissiez vous de che que vous en estes vengié 1.
Plourez, trez noble royne de che que vous vées vostre segneur
en si grant tourment. Et vous resjoissiez de che que vous estes
delivré de chely qui che faisoit.
Plourez, monsegneur de Guyenne 2, che que tant a duré chely
qui faisoit vivre en martire vostre segneur de pere, et macliinoit
de jour en jour à vous faire morir. Et vous resjoissiez de che
qu’il est osté du monde et de che que vous estes eschapé de peril
et venus en grande seureté.
Plourez, monsegneur (Brf. 95.) de Berry, car grant douleur
debvez avoir au coeur, quant vous vées que des deux freres vos
nepvieux l’un a l’autre encaraudé. Et vos en resjoissiés que vous
en estes bien vengié.
Plourez, vous, monsegneur de Bourbon, quant vous vées
que des 3 deux enfans de vostre propre sanc l’un a l’autre destruit
de santé corporele. Maiz resjoissiez vous de che qu’il est pugny
par sentence dont nulluy n’est rapelé.
Plourez, tous prinches du royaume de France de che que
la voye est ouverte de vous (G f. 226 v.) enpoysonner par charoiz
et malefices vos corps encarauder. Maiz resjoissiez vous, car le
malfacteur est pugny telement que tous les aultres y prenderont
exemple.
Plourez, vous, commun poeuple, chely qui vo gardoit, che dit
partie adverse. Maiz je dis à l’encontre: resjoissiez vous de la mort
et delivranche d’ycheluy qui vo gardoit comme le leup fait les
brebis. Et voeulliez donner faveur, aide et confort au vaillant
prinche, qui s’est mis en peril 4 pour vous en delivrer et pour sauver
son roy et souverain segneur et le vostre et luy assister en sadicte
justificacion. Car il vo fait à sçavoir, que 5 ch’est son entente
d’y continuer. En vous repetant la parole et la proposicion prise
par moy o commenchement de cheste partie composée de mon
1 Schon Coville, Sur une ballade de Christine de Pisan wies darauf
hin, daß wie bereits von dem Ahte von Cerisi, so auch hier die Ballade ,,Plou-
rez, Français, tout d’un commun vouloir“ benutzt wurde; GEuvres poétiques
I 255 nr. 42.
2 Die beiden Absâtze: Plourez, monsegneur de Guyenne ... und
Plourez, monsegneur de Berry . .. sind in G vertauscht.
3 fehlt Br. 4 peril fehlt Br, 5 qu Br.
Otto Cartellieri:
voit que venganche et pugnicion en est prinse. Pourquoy je vo
puis dire: Sire, plourés le pechié, malice et trayson de vostre
geremain frere et la destruction de vostre santé corporçle. Maiz
resjoissiez vous de che que vous en estes vengié 1.
Plourez, trez noble royne de che que vous vées vostre segneur
en si grant tourment. Et vous resjoissiez de che que vous estes
delivré de chely qui che faisoit.
Plourez, monsegneur de Guyenne 2, che que tant a duré chely
qui faisoit vivre en martire vostre segneur de pere, et macliinoit
de jour en jour à vous faire morir. Et vous resjoissiez de che
qu’il est osté du monde et de che que vous estes eschapé de peril
et venus en grande seureté.
Plourez, monsegneur (Brf. 95.) de Berry, car grant douleur
debvez avoir au coeur, quant vous vées que des deux freres vos
nepvieux l’un a l’autre encaraudé. Et vos en resjoissiés que vous
en estes bien vengié.
Plourez, vous, monsegneur de Bourbon, quant vous vées
que des 3 deux enfans de vostre propre sanc l’un a l’autre destruit
de santé corporele. Maiz resjoissiez vous de che qu’il est pugny
par sentence dont nulluy n’est rapelé.
Plourez, tous prinches du royaume de France de che que
la voye est ouverte de vous (G f. 226 v.) enpoysonner par charoiz
et malefices vos corps encarauder. Maiz resjoissiez vous, car le
malfacteur est pugny telement que tous les aultres y prenderont
exemple.
Plourez, vous, commun poeuple, chely qui vo gardoit, che dit
partie adverse. Maiz je dis à l’encontre: resjoissiez vous de la mort
et delivranche d’ycheluy qui vo gardoit comme le leup fait les
brebis. Et voeulliez donner faveur, aide et confort au vaillant
prinche, qui s’est mis en peril 4 pour vous en delivrer et pour sauver
son roy et souverain segneur et le vostre et luy assister en sadicte
justificacion. Car il vo fait à sçavoir, que 5 ch’est son entente
d’y continuer. En vous repetant la parole et la proposicion prise
par moy o commenchement de cheste partie composée de mon
1 Schon Coville, Sur une ballade de Christine de Pisan wies darauf
hin, daß wie bereits von dem Ahte von Cerisi, so auch hier die Ballade ,,Plou-
rez, Français, tout d’un commun vouloir“ benutzt wurde; GEuvres poétiques
I 255 nr. 42.
2 Die beiden Absâtze: Plourez, monsegneur de Guyenne ... und
Plourez, monsegneur de Berry . .. sind in G vertauscht.
3 fehlt Br. 4 peril fehlt Br, 5 qu Br.