Taverniers Quellen.
109
J'en donne icy une fidele et ample description, que fay tiree
laut de ce que fay remarque en plusieurs voyages que fay faits ä
Constantinople, que ce que fay appris de deux hommes intelligens
qui avoient passe plusieurs annees dans le Serrail en de beaux employs.
Uun esioit Sicilien eleve dans la Charge de Chasnadar-bachi ou de
Chef du Tresor1, et apres cmquante-einq ans de Service dans le Serrail,
pour quelque legere faule oü il tomba, fut relegue aupres de Burse
dans la Natalie, d'oü il se sauva apres aux Indes. Uautre ne ä
Paris nomme de Vienne, avoit este un des Pages du Tresor. En
revenant du Jubile de Rome en 1650. .sur un Brigantin qui le ramenoit
de Civitavecchia au port de Marseille, il fut pris par les Corsaires
de Tripolis et le Bacha voyant ce feune gargon bien-fait et qui pro-
mettoit beaucoup, Venvoya en present au Grand Seigneur. Il fut
aussi chasse du Serrail apres quinze ans de Service, pour avoir este
decouvert entretenir une secrete correspondance avec le Sicilien disgrace,
qui Vavoit autrefois beaucoup chery, et qui avoit fait en sorte par son
credit qu’il fut avance d1 abord ä la chambre du Tresor2.
Cest de ces deux hommes tres capables de bien remarquer les
choses, que fay tire la meilleure partie de cette relation. Quoiquils
eussent este contraints dlembraser les erreurs de Mahomet, il leur
estoit reste quelques bons sentimens du Christianisme; et comme ils
estoient dechüs pour jamais de Vesperance des hommes qui flatent
ceux qui sont dans les charges qiTils possedoient au Serrail, ils
il avoient nul interest a me deguiser les choses. Eux-mesmes prenoient
quelque plaisir ä descendre dans le particulier, et ä me marquer
fusqu'aux moindres circonstances ... Je les ay tenus long-temps
aupres de moy et en divers lieux, Vun d Ispahan, et Vautre aux Indes,
oü ils 5’estoient retirez, et les memoires qiTils m’ont fournis se sont
trouvez tres-conformes.
Einem Sicilianer, dessen Namen er nicht nennt, und einem
Pariser, de Vienne, verdankte Tavernier also seine besten Nachrich-
ten über das Serai. Den Sizilianer hat er in Indien getroffen; er
sagt nicht, wann, aber es kann nur zwischen 1652/53 (auf der
4. Reise) und 1666/67 (auf der 6. Reise) gewesen sein, da jener sich
1 Siehe über diese stets von einem weißen Eunuchen bekleidete Stelle
Tavernier, Nouvelle Relation ed. pr. S. 22f. = ed. 1679 S. 393f. Auch der
Sizilianer war natürlich Eunuche. s. Tavernier a. a. O. ed. pr. S. 244 == ed.
1679 S. 542.
2 d. h. er hatte die erste und zweite chambre überspringen dürfen
und war gleich in die dritte, eben die chambre du Tresor gekommen. — Vgl.
Tavernier a. a. O. ed. pr. S. 104ff. = ed. 1679 S. 447f.
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J'en donne icy une fidele et ample description, que fay tiree
laut de ce que fay remarque en plusieurs voyages que fay faits ä
Constantinople, que ce que fay appris de deux hommes intelligens
qui avoient passe plusieurs annees dans le Serrail en de beaux employs.
Uun esioit Sicilien eleve dans la Charge de Chasnadar-bachi ou de
Chef du Tresor1, et apres cmquante-einq ans de Service dans le Serrail,
pour quelque legere faule oü il tomba, fut relegue aupres de Burse
dans la Natalie, d'oü il se sauva apres aux Indes. Uautre ne ä
Paris nomme de Vienne, avoit este un des Pages du Tresor. En
revenant du Jubile de Rome en 1650. .sur un Brigantin qui le ramenoit
de Civitavecchia au port de Marseille, il fut pris par les Corsaires
de Tripolis et le Bacha voyant ce feune gargon bien-fait et qui pro-
mettoit beaucoup, Venvoya en present au Grand Seigneur. Il fut
aussi chasse du Serrail apres quinze ans de Service, pour avoir este
decouvert entretenir une secrete correspondance avec le Sicilien disgrace,
qui Vavoit autrefois beaucoup chery, et qui avoit fait en sorte par son
credit qu’il fut avance d1 abord ä la chambre du Tresor2.
Cest de ces deux hommes tres capables de bien remarquer les
choses, que fay tire la meilleure partie de cette relation. Quoiquils
eussent este contraints dlembraser les erreurs de Mahomet, il leur
estoit reste quelques bons sentimens du Christianisme; et comme ils
estoient dechüs pour jamais de Vesperance des hommes qui flatent
ceux qui sont dans les charges qiTils possedoient au Serrail, ils
il avoient nul interest a me deguiser les choses. Eux-mesmes prenoient
quelque plaisir ä descendre dans le particulier, et ä me marquer
fusqu'aux moindres circonstances ... Je les ay tenus long-temps
aupres de moy et en divers lieux, Vun d Ispahan, et Vautre aux Indes,
oü ils 5’estoient retirez, et les memoires qiTils m’ont fournis se sont
trouvez tres-conformes.
Einem Sicilianer, dessen Namen er nicht nennt, und einem
Pariser, de Vienne, verdankte Tavernier also seine besten Nachrich-
ten über das Serai. Den Sizilianer hat er in Indien getroffen; er
sagt nicht, wann, aber es kann nur zwischen 1652/53 (auf der
4. Reise) und 1666/67 (auf der 6. Reise) gewesen sein, da jener sich
1 Siehe über diese stets von einem weißen Eunuchen bekleidete Stelle
Tavernier, Nouvelle Relation ed. pr. S. 22f. = ed. 1679 S. 393f. Auch der
Sizilianer war natürlich Eunuche. s. Tavernier a. a. O. ed. pr. S. 244 == ed.
1679 S. 542.
2 d. h. er hatte die erste und zweite chambre überspringen dürfen
und war gleich in die dritte, eben die chambre du Tresor gekommen. — Vgl.
Tavernier a. a. O. ed. pr. S. 104ff. = ed. 1679 S. 447f.