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Jettmar, Karl [Hrsg.]; Forschungsstelle Felsbilder und Inschriften am Karakorum Highway <Heidelberg> [Hrsg.]
Antiquities of Northern Pakistan: reports and studies (Band 2): / ed. by Karl Jettmar in collab. with Ditte König and Martin Bemmann — Mainz, 1993

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https://doi.org/10.11588/diglit.36958#0023
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GÉRARD FUSSMAN

CHILAS, HATUN ET LES BRONZES BOUDDHIQUES DU
CACHEMIRE

I. Gi/gh et
La perception que nous avons de la vallée de Gilgit et de son im-
portance historique a beaucoup changé depuis rétablissement par
les Britanniques de la Gilgit Agency en 1877. A cette époque, Gil-
git était considéré comme Tun des verrous de Finde britannique.
L'ambition des officiers britanniques était moins d'apporter la paix
et la civilisation aux nûAf tn'&ay de cette région que d'établir une
ligne de défense contre une éventuelle invasion de l'Inde par les
troupes tsaristes. Ils s'aperçurent assez vite qu'ils avaient surestimé
ce danger et Gilgit devint rapidement pour eux un poste relative-
ment ennuyeux, dont les seuls avantages étaient le polo, la chasse
et la possibilité d'excursions en montagne. Deux d'entre eux,
J. BiDDULPH et D.L.R. LORIMER, eurent pourtant une activité sci-
entifique remarquable. Gilgit les intéressait par son isolement, qui
avait permis la conservation de langues, de coutumes et de moeurs
particulièrement archaïques. Mais ils n'auraient pas envisagé que
Gilgit pût nous apprendre quoi que ce soit sur le Cachemire ou les
plaines indiennes. Pour eux Gilgit était un cul-de-sac, un lieu de
refuge pour populations refoulées vers le nord et néanmoins
promptes à lancer des expéditions de brigandage vers le Turkestan
ou le Cachemire, certainement pas un territoire appartenant ou
ayant appartenu au monde culturel indien.
La découverte des manuscrits de Gilgit (1931 et 1938) ne changea
pas sur l'instant cette perception. L'existence de ces textes prouvait

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