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https://doi.org/10.11588/diglit.36942#0024
Riche en inscriptions, le site de Shatial est relativement pauvre en des-
sins. Les representations rupestres y sont moins nombreuses et generale-
ment moins soignees qu'a Chilas ou Thalpan. C'est pourtant a Shatial
que se trouve le monument figure le plus extraordinaire, et en un sens
le plus enigmatique, qubn puisse voir le long de la Karakorum High-
way, celui que j'appelle aujourd'hui, dans cet article, le triptyque au jtu-
pu pour bien marquer qu'il s'agit d'un ensemble homogene et non de
trois representations separees. 11 est grave sur le seul rocher^ qui pre-
sente la surface relativement plane a la fois la plus large qubn puisse
trouver en cet endroit et la plus visible pour qui descend la route qui
mene au pont moderne: dans l'antiquite ce chemin devait mener a un
bac (/ewy) ou a un pont suspendu de branchages comme on en construi-
sait encore en cette region jusque dans les annees 1950.^ Le centre du
triptyque est occupe par un grand .stupa, encadre de deux dessins plus
petits, une representation du .s/N-jafaka a gauche, un edifice surmonte
de parasols a droite^ (fig. 1).
J'avais identifie le b'N-jataka des 1979 sur les photographies que le Prof.
Jettmar avait bien voulu me montrer a son retour du Pakistan. La publi-
cation des representations de stupas etant en principe confiee a V The-
walt, je me suis depuis abstenu de publier quoi que ce soit a ce sujet. Je
m'etonne cependant que ce monument dont la photographie a ete sou-
vent publiee depuis 1980 n'ait pas attire les commentaires que sa magni-
ficence et son originalite me paraissaient devoir appeler. Des auteurs
qui en ont parle, seul K. Jettmar a signale que les trois dessins, graves
au meme moment et par le meme artiste, formaient manifestement un
ensemble qui devait etre analyse comme tel.^ Bien que n'ayant jamais
pretendu etre un historien de Tart indien, il eut aussi le merite de re-
marquer immediatement l'aspect insolite du .stupa. 11 y voyait l'indice
5 Sur les plans du site prepares par l'Academie d'Heidelberg le rocher porte le nu-
mero 34.
6 DREW 1875: 122-123; BiDDULPH 1880: 2-3; DURAND 1900: 25-27 (avec une photo-
graphic). Pour la technique, voir DELOCHE 1973: 41-57. On sait par les recits des
voyageurs chinois que ce type de pont existait au moins depuis le IV^ siecle de no-
tre ere sinon a Shatial, du moins dans cette region: GILES 1923: 10; WATTERS 1900:
vol. I, p. 239.
7 Dans tout cet article a gauche signifie 'a main gauche du spectateur', a droite 'a
main droite du spectateur'.
8 JETTMAR 1980a: 174.
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sins. Les representations rupestres y sont moins nombreuses et generale-
ment moins soignees qu'a Chilas ou Thalpan. C'est pourtant a Shatial
que se trouve le monument figure le plus extraordinaire, et en un sens
le plus enigmatique, qubn puisse voir le long de la Karakorum High-
way, celui que j'appelle aujourd'hui, dans cet article, le triptyque au jtu-
pu pour bien marquer qu'il s'agit d'un ensemble homogene et non de
trois representations separees. 11 est grave sur le seul rocher^ qui pre-
sente la surface relativement plane a la fois la plus large qubn puisse
trouver en cet endroit et la plus visible pour qui descend la route qui
mene au pont moderne: dans l'antiquite ce chemin devait mener a un
bac (/ewy) ou a un pont suspendu de branchages comme on en construi-
sait encore en cette region jusque dans les annees 1950.^ Le centre du
triptyque est occupe par un grand .stupa, encadre de deux dessins plus
petits, une representation du .s/N-jafaka a gauche, un edifice surmonte
de parasols a droite^ (fig. 1).
J'avais identifie le b'N-jataka des 1979 sur les photographies que le Prof.
Jettmar avait bien voulu me montrer a son retour du Pakistan. La publi-
cation des representations de stupas etant en principe confiee a V The-
walt, je me suis depuis abstenu de publier quoi que ce soit a ce sujet. Je
m'etonne cependant que ce monument dont la photographie a ete sou-
vent publiee depuis 1980 n'ait pas attire les commentaires que sa magni-
ficence et son originalite me paraissaient devoir appeler. Des auteurs
qui en ont parle, seul K. Jettmar a signale que les trois dessins, graves
au meme moment et par le meme artiste, formaient manifestement un
ensemble qui devait etre analyse comme tel.^ Bien que n'ayant jamais
pretendu etre un historien de Tart indien, il eut aussi le merite de re-
marquer immediatement l'aspect insolite du .stupa. 11 y voyait l'indice
5 Sur les plans du site prepares par l'Academie d'Heidelberg le rocher porte le nu-
mero 34.
6 DREW 1875: 122-123; BiDDULPH 1880: 2-3; DURAND 1900: 25-27 (avec une photo-
graphic). Pour la technique, voir DELOCHE 1973: 41-57. On sait par les recits des
voyageurs chinois que ce type de pont existait au moins depuis le IV^ siecle de no-
tre ere sinon a Shatial, du moins dans cette region: GILES 1923: 10; WATTERS 1900:
vol. I, p. 239.
7 Dans tout cet article a gauche signifie 'a main gauche du spectateur', a droite 'a
main droite du spectateur'.
8 JETTMAR 1980a: 174.
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