Le jlzzpzz de Shatial est done une re-creation, une oeuvre d'imagination
dont tous les elements sont empruntes a des edifices reels, partiellement
reinterpretes, et combines de fa$on a creer une oeuvre originale, mais
immediatement comprehensible au spectateur. La representation du iz-
&z-y<znz^zz est de meme une oeuvre tres personnelle. Lesprit du yafzz^zz
est respecte, mais la representation n'a rien d'un stereotype. Le gout
personnel de l'artiste se voit a Timportance extreme donnee au feuillage
de l'arbre.^ La substitution du Buddha au bo^/zzxzzllvzz roi de Sibis te-
moigne d'un desir d'exprimer le sens profond du recit plutot que de se
conformer a F exactitude anecdotique.^ La composition du tableau
est pareillement revelatrice d'une volonte de mettre Faccent sur la per-
sonne du Buddha/bo J/zz'jzzllvzz qui occupe le centre du tableau et dont la
taille est disproportionnee par rapport a tout ce qui Fentoure. Lespace
reserve en noir dans lequel il est dessine le met encore plus en valeur.
Une comparaison entre le schema narratif de Shatial et celui d'autres
representations du yblzz/az confirme que le tableau de Shatial n'est en ri-
en une imitation. On connait trois representations de ce yaftz^zz dans
Tart du Gandhara,^ dont deux de composition identique. Sont done
attestes au Gandhara deux schemas narratifs seulement, tous deux tres
differents de ce que Fon voit a Shatial: composition lineaire et
symetrique, nombreux personnages (six), place centrale donnee au /a%-
^zznzz de la balance, position decentree - a l'extreme gauche - du
jzz^zz, gout du detail narratif (presence des oiseaux, representation
soigneuse et detaillee du decoupage de la chair, indication de la douleur
ressentie par le roi des Sibis) (fig. 14). Les autres representations indi-
ennes (non-gandhariennes) du yb^zz ne sont ni lineaires ni symetriques,
mais elles sont aussi chargees que leurs analogues gandhariens: nom-
breux personnages, gout du detail, insistance sur le decoupage de la
chair.^ Par opposition, le dessinateur de Shatial se contente d'aller
a l'essentiel. 11 montre le futur Buddha protegeant le pigeon, il dessine
la balance/"^ et cela suffit a faire identifier le recit. Ce gout de
125 .Slyp/Yz, p. 7 et p. 19.
126 p. 8 et p. 21.
127 KURITA 1988-90: vol. II, p. 277.
128 SCHLtNGLOFF 1988: 86-92 et 363-366.
129 La representation de la balance correspond exactement a ce que disent les diverses
versions du y<3fgZra: dans un plateau se trouve le pigeon, qui se fait de plus en plus
lourd; dans l'autre la chair enlevee au corps du Curieusement ce n'est
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dont tous les elements sont empruntes a des edifices reels, partiellement
reinterpretes, et combines de fa$on a creer une oeuvre originale, mais
immediatement comprehensible au spectateur. La representation du iz-
&z-y<znz^zz est de meme une oeuvre tres personnelle. Lesprit du yafzz^zz
est respecte, mais la representation n'a rien d'un stereotype. Le gout
personnel de l'artiste se voit a Timportance extreme donnee au feuillage
de l'arbre.^ La substitution du Buddha au bo^/zzxzzllvzz roi de Sibis te-
moigne d'un desir d'exprimer le sens profond du recit plutot que de se
conformer a F exactitude anecdotique.^ La composition du tableau
est pareillement revelatrice d'une volonte de mettre Faccent sur la per-
sonne du Buddha/bo J/zz'jzzllvzz qui occupe le centre du tableau et dont la
taille est disproportionnee par rapport a tout ce qui Fentoure. Lespace
reserve en noir dans lequel il est dessine le met encore plus en valeur.
Une comparaison entre le schema narratif de Shatial et celui d'autres
representations du yblzz/az confirme que le tableau de Shatial n'est en ri-
en une imitation. On connait trois representations de ce yaftz^zz dans
Tart du Gandhara,^ dont deux de composition identique. Sont done
attestes au Gandhara deux schemas narratifs seulement, tous deux tres
differents de ce que Fon voit a Shatial: composition lineaire et
symetrique, nombreux personnages (six), place centrale donnee au /a%-
^zznzz de la balance, position decentree - a l'extreme gauche - du
jzz^zz, gout du detail narratif (presence des oiseaux, representation
soigneuse et detaillee du decoupage de la chair, indication de la douleur
ressentie par le roi des Sibis) (fig. 14). Les autres representations indi-
ennes (non-gandhariennes) du yb^zz ne sont ni lineaires ni symetriques,
mais elles sont aussi chargees que leurs analogues gandhariens: nom-
breux personnages, gout du detail, insistance sur le decoupage de la
chair.^ Par opposition, le dessinateur de Shatial se contente d'aller
a l'essentiel. 11 montre le futur Buddha protegeant le pigeon, il dessine
la balance/"^ et cela suffit a faire identifier le recit. Ce gout de
125 .Slyp/Yz, p. 7 et p. 19.
126 p. 8 et p. 21.
127 KURITA 1988-90: vol. II, p. 277.
128 SCHLtNGLOFF 1988: 86-92 et 363-366.
129 La representation de la balance correspond exactement a ce que disent les diverses
versions du y<3fgZra: dans un plateau se trouve le pigeon, qui se fait de plus en plus
lourd; dans l'autre la chair enlevee au corps du Curieusement ce n'est
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