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Internationale Tagung "Die Weltchronik des Johannes Malalas im Kontext spätantiker Memorialkultur" <2016, Tübingen>; Borsch, Jonas [Editor]; Gengler, Olivier [Editor]; Meier, Mischa [Editor]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften [Editor]
Malalas-Studien: Schriften zur Chronik des Johannes Malalas (Band 3): Die Weltchronik des Johannes Malalas im Kontext spätantiker Memorialkultur — Stuttgart: Franz Steiner Verlag, 2019

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IV. Die Stadt als Erinnerungsträger
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Caire, Emmanuèle: Jean Malalas et la mémoire d'Antioche: Construction de l'espace et du temps dans la Chronique, l'exemple d'Épiphania
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.61687#0178
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Jean Malalas et la mémoire d’Antioche

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ματακληθέντος Μακέλλου), et là, il éleva une statue de bronze de la Tych'e de
Rome. De même, il édifia aussi en haut (έκτισε δέ ώσαυτως καί άνω), sur ce
qu’on appelle YAcropolis (εις τήν καλουμένην άκρόπόλίν), sur la montagne
(εις τό ορος) d’Antioche la grande, un bain public pour les acropolites, amenant
l’eau depuis les eaux de la route de Laodicée, par l’aqueduc qu’il édifia. Il édifia aussi
là, en haut (εκεί άνω), un amphithéâtre et un théâtre. Il restaura également le
Panthéon, qui était sur le point de s’effondrer et releva son autel.18
Le passage est complexe car les éléments de localisation ont beau être nombreux, ils
restent difficiles à appréhender avec exactitude et soulèvent plusieurs questions : celles
de l’articulation entre les deux parties de la notice et de l’identification de IAcropolis,
celle également que pose la référence au temple d’Arès et au Macellon (transposition
du terme latin macellum «le marché aux viandes»). Notons tout d’abord que dans la
deuxième partie de la notice on retrouve le même système de localisation que celui
que nous avons identifié précédemment. Le bain public (et l’aqueduc qui l’alimente),
l’amphithéâtre et le théâtre sont « en haut» (άνω), « sur la montagne», et plus précisé-
ment sur « ce qu’on appelle l’acropole ». L’emploi du participe καλούμενη suggère que
« l’acropole » est sans doute une appellation locale et qu’il peut s’agir d’une manière de
désigner un quartier plutôt qu’un élément topographique bien délimité dans l’espace
urbain. Et, de fait, la façon dont le chroniqueur introduit cette phrase est ambiguë :
dans l’expression έκτισε δέ ώσαύτως καί άνω, il est difficile de décider avec certi-
tude si le καί porte, comme le suggère la lecture, sur άνω, ou si, selon une tendance
bien représentée dans la Chronique, il s’agit d’un enchaînement assez lâche pour intro-
duire une deuxième série de constructions. Dans le premier cas il faudrait considérer
que Malalas réunit les alentours du Caesar ion et le lieu-dit Acropolis en un seul et même
quartier, évoqué par άνω, celui de la «ville hors les murs», c’est-à-dire Epiphania·,
dans le second, il s’agirait de distinguer deux lieux bien distincts, situés à une hauteur
différente sur les pentes du Mont Silpios. Cette distinction est suggérée par l’em-
ploi d’une préposition différente pour les localiser sur la montagne : les constructions
d’Epiphania sont généralement situées par Malalas επί τό όρος ou παρά τό όρος,
alors que toutes les références à ΓAcropolis sont accompagnées d’une localisation εις τό
όρος. Cette différence d’usage, que l’on peine à traduire en s’appuyant sur les nuances
de sens des prépositions peut trouver une explication dans l’utilisation d’expressions
usuelles utilisées par les habitants d’Antioche pour parler de ces différents lieux. On
suggérera une troisième possibilité : la distinction ne serait pas à faire entre plusieurs
espaces urbains distincts, mais seulement entre la partie et le tout. CAcropolis serait
alors une manière de désigner la partie la plus élevée ^Epiphania, délimitant ainsi un
quartier plus restreint19 dans la ville « sur la montagne » qui inclut, de fait, d’autres ilôts

18 Malalas, Chronographia IX 5.

19 Ce quartier peut trouver son unité dans la topographie proprement dite ou dans son peuplement.
Lorsque Malalas revient, en XIII 39, sur les constructions césariennes, il rappelle que César avait édifié
le bain « pour ceux qu’on appelle les Acropolites », c’est-à-dire le noyau de population pré-séleucide qui
n’était pas venu habiter « en-bas », dans la ville fondée par Séleucos (cf. supra, n. 16).
 
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