fou et de planter des colonnes a ce niveau, au dessus de chacun des an-
gles du soubassement quadrangulaire. C'est ce que nous voyons a Shati-
al, peut-etre a Chilas 11,^ et sur de tres nombreux stupas du Gandhara
illustres par des bas-reliefs^ (fig. 11) ou reproduits en modeles reduits
(reliquaires).^ Ces colonnes etaient diversement couronnees: les reli-
quaires les montrent portant une roue de la loi, un fn'rafna, un petit
p<3, plus souvent un lion. Les colonnes du .stnpa de Shatial sont curieuse-
ment dissymetriques; celle de gauche est elancee et ne porte aucun cha-
piteau; celle de droite est plus trapue et couronnee d'un animal accrou-
pi, apparemment aile. Je ne puis expliquer ni cette dissymetrie, ni cet
inhabituel couronnement. Mais une sphynge ou un lion aile temoigne-
rait d'influences occidentales (iraniennes, lointainement assyriennes)
plutot qu'indiennes. Le dessin n'est pas assez clair pour qu'on puisse en
dire plus.
Lexistence d'une niche sur l'ap&2 ne devrait normalement pas susciter
de trop longs commentaires, tellement les exemples en sont nombreux:
qubn songe seulement aux ^ptzs de Thalpan et Chilas I, qui presque
tous la montrent. Cette niche peut etre unique et abriter une statue de
Buddha, ou etre le seul element visible d'un groupe de quatre niches,
chacune disposee face a un point cardinal et abritant une statue de Ji-
na.^ Cette particularity architecturale est relativement recente. Aucun
des ^ptzs de Chilas II, qui datent des environs de n.e., ne la comporte.
Les .stupas anciens du Gandhara ne la montrent pas, ni les reliefs. La
plupart des reliquaires gandhariens en forme de .stirpa en sont depour-
vus. Sur les representations de la haute vallee de l'lndus, ce(s) niche(s)
sont amenagees dans l'ap&z de .sfnpas accompagnes descriptions
brahml, dont le contenu, lorsqubn peut le caracteriser, est mahayani-
que, et que l'etude paleographique incite a dater de 300 au plus tot, de
600 au plus tard.^" Lexistence d'une niche de ce type sur le e^pa de
Shatial est done un indice chronologique relativement important.
La courbure de l'ap&z n'a rien de particulier. Par contre sa forte saillie,
88 ylAT I: pi. 22.
89 KURITA 1988-90: vol. I, p. 257, n° 528; p. 258, n° 531 et 532 (= INGHOLT 1957: n°
157 = FACCENNA 1986: 510, n° 14); 259, n° 538. FACCENNA 1986: 507-511.
90 KURITA 1988-90: vol. II, p. 252, n° 761; p. 262, n° 791; p. 265, n° 802 (= FACCENNA
1986: 20 = TissoT 1985: fig. 46). FACCENNA 1986: 512, n° 21; 515-517, n° 27-33.
91 Voir MAILLARD/JERA-BEZARD 1994: 175.
92 FUSSMAN 1993: 21-24, utilisant v. HlNUBER 1989a: par exemple 95, n° 100.
26
gles du soubassement quadrangulaire. C'est ce que nous voyons a Shati-
al, peut-etre a Chilas 11,^ et sur de tres nombreux stupas du Gandhara
illustres par des bas-reliefs^ (fig. 11) ou reproduits en modeles reduits
(reliquaires).^ Ces colonnes etaient diversement couronnees: les reli-
quaires les montrent portant une roue de la loi, un fn'rafna, un petit
p<3, plus souvent un lion. Les colonnes du .stnpa de Shatial sont curieuse-
ment dissymetriques; celle de gauche est elancee et ne porte aucun cha-
piteau; celle de droite est plus trapue et couronnee d'un animal accrou-
pi, apparemment aile. Je ne puis expliquer ni cette dissymetrie, ni cet
inhabituel couronnement. Mais une sphynge ou un lion aile temoigne-
rait d'influences occidentales (iraniennes, lointainement assyriennes)
plutot qu'indiennes. Le dessin n'est pas assez clair pour qu'on puisse en
dire plus.
Lexistence d'une niche sur l'ap&2 ne devrait normalement pas susciter
de trop longs commentaires, tellement les exemples en sont nombreux:
qubn songe seulement aux ^ptzs de Thalpan et Chilas I, qui presque
tous la montrent. Cette niche peut etre unique et abriter une statue de
Buddha, ou etre le seul element visible d'un groupe de quatre niches,
chacune disposee face a un point cardinal et abritant une statue de Ji-
na.^ Cette particularity architecturale est relativement recente. Aucun
des ^ptzs de Chilas II, qui datent des environs de n.e., ne la comporte.
Les .stupas anciens du Gandhara ne la montrent pas, ni les reliefs. La
plupart des reliquaires gandhariens en forme de .stirpa en sont depour-
vus. Sur les representations de la haute vallee de l'lndus, ce(s) niche(s)
sont amenagees dans l'ap&z de .sfnpas accompagnes descriptions
brahml, dont le contenu, lorsqubn peut le caracteriser, est mahayani-
que, et que l'etude paleographique incite a dater de 300 au plus tot, de
600 au plus tard.^" Lexistence d'une niche de ce type sur le e^pa de
Shatial est done un indice chronologique relativement important.
La courbure de l'ap&z n'a rien de particulier. Par contre sa forte saillie,
88 ylAT I: pi. 22.
89 KURITA 1988-90: vol. I, p. 257, n° 528; p. 258, n° 531 et 532 (= INGHOLT 1957: n°
157 = FACCENNA 1986: 510, n° 14); 259, n° 538. FACCENNA 1986: 507-511.
90 KURITA 1988-90: vol. II, p. 252, n° 761; p. 262, n° 791; p. 265, n° 802 (= FACCENNA
1986: 20 = TissoT 1985: fig. 46). FACCENNA 1986: 512, n° 21; 515-517, n° 27-33.
91 Voir MAILLARD/JERA-BEZARD 1994: 175.
92 FUSSMAN 1993: 21-24, utilisant v. HlNUBER 1989a: par exemple 95, n° 100.
26