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Fussman, Gérard ; Hinüber, Oskar von ; Höllmann, Thomas O. ; Jettmar, Karl ; Bandini, Ditte ; Bemmann, Martin [Bearb.]
Die Felsbildstation Shatial — Materialien zur Archäologie der Nordgebiete Pakistans, Band 2: Mainz, 1997

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https://doi.org/10.11588/diglit.36948#0101
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81

est une Variante soignee de ia magonnerie de pierres seches. Les murs sont faits de iits de moellons, bruts
ou dresses sur une face. Sur l'arriere et les cötes, les interstices entre moellons sont combles avec des
cailloux et de la terre. Sur l'avant, c'est-ä-dire sur la partie visible, ces memes interstices sont remplis de
petites pierres plates qui permettent de creer une paroi verticale reguliere, par la suite recouverte d'un
enduit qui porte le decor. Les meilleurs exemples de cette magonnerie sont fournis par les edifices religi-
eux du Gandhära et monasteres). Les parements des bätiments utilitaires, des ouvrages militaires
et des contreforts, sont moins soignes, meme si parfois ils evoquent la magonnerie diapree.^
La qualite de la magonnerie diapree de Shatial a fait penser que ces ruines pouvaient etre celles d'un
edifice religieux. Gest peu probable, comme l'a bien vu K. Jettmar. 11 n'y a rien dans la disposition des
ruines qui puisse faire penser ä un monastere ou ä un Elles n'ont pas non plus l'apparence reguli-
ere d'une muraille de forteresse. La faible epaisseur des murs (environ 1 m.) interdit de leur attribuer
plus que la hauteur et la solidite d'un mur de maison ordinaire. Tout ce que l'on constate, c'est que les
ruines barrent la surface du rocher et interdisent l'acces ä l'a pic; elles constituent une enceinte parfaite-
ment protegee au Nord et ä l'Ouest, mal defendue au Sud et ä l'Est. Les paralleles doivent alors etre
cherches non au Gandhära, mais au Swät (periode dite Hindu-Shahi) et surtout dans les hautes vallees
du Karakoram et de l'Himalaya, oü les edifices sont perches au bord des precipices et oü la magonnerie
de type diapre est encore d'usage courant.^
Labsence de parapet au bord du precipice indique que la fonction du bätiment n'etait pas d'etre un poste
d'observation: il n'y a rien pour abriter quelqu'un qui aurait voulu surveiller les bords de l'Indus, et je
crois me Souvenir que de ce rocher, on ne voit pas la partie Ouest du site (pierres 1-124). Le bätiment
est clairement congu pour faire face ä un intrus venant de l'Est ou du Sud, c'est-ä-dire d'amont. 11 est par
ailleurs certain que l'enceinte fortifiee n'est pas contemporaine de la periode maximale de fonctionne-
ment du site. Elle lui est soit anterieure, soit posterieure. Autrement on n'expliquerait pas que les pierres
208-219, qui sont ä l'interieur du bätiment, soient couvertes de dessins et inscriptions. On ne laisse pas
des voyageurs s'installer ä l'interieur d'un fortin cense les surveiller. Malgre les apparences, il faut donc
renoncer ä l'idee seduisante que ces ruines sont celles d'un poste de police contrölant les activites des
marchands sogdiens et indiens.
On peut d'ailleurs penser que si les autorites locales avaient voulu interdire aux marchands sogdiens d'al-
ler au-delä de Shatial, elles ne leur auraient pas permis de franchir le fleuve et de s'installer sur la rive
gauche de l'Indus. La surveillance aurait ete beaucoup plus facile si ces indesirables Sogdiens etaient Tes-
tes sur la rive droite, oü il est tout ä fait possible d'etablir un campement. La disposition des lieux indi-
que en fait que les premiers voyageurs ä avoir laisse leur nom ä Shatial n'avaient pas encore traverse l'In-
dus: ils venaient de la rive gauche, et fort probablement d'amont, c'est-ä-dire de Chilas. 11 est en effet fort
probable que les premiers graffiti de Shatial furent l'oeuvre de voyageurs bloques en cet endroit et qui
tromperent leur ennui en gravant leur nom et des images sur les rochers. Ils furent imites par les voya-
geurs qui les suivirent, que ceux-ci aient du ou non attendre de longs jours ä Shatial.^ Or on est bloque
avant le passage d'un pont, d'un bac ou d'une frontiere; une fois l'obstacle passe, on ne s'attarde gene-
ralement pas.^

45 Les murs de Sirkap et Giri sont simplement bätis de moellons (MARSHALL 1951: I, 114 et 342). Ceux de Bir-kot-ghwandai
(CALLIERI 1991: 341-343) sont en magonnerie diapree tres irreguliere.
46 VERGARA/BEGUIN 1987: 138-141 et 157.
47 On sait que le meme comportement moutonnier des voyageurs expiique la Constitution de cairns ou l'accumulation de pie-
ces de monnaies au fond des fontaines, miracuicuses ou non.
48 L'explication vaut pour ies trois sites de la KKH oü l'on constate une concentration de graffiti sur une seule des rives du
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