Metadaten

Fussman, Gérard ; Hinüber, Oskar von ; Höllmann, Thomas O. ; Jettmar, Karl ; Bandini, Ditte ; Bemmann, Martin [Bearb.]
Die Felsbildstation Shatial — Materialien zur Archäologie der Nordgebiete Pakistans, Band 2: Mainz, 1997

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.36948#0102
Lizenz: Freier Zugang - alle Rechte vorbehalten
Überblick
Faksimile
1
2 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
82

Ce n'est sans doute pas un hasard si les deux seules inscriptions de Shatial ä contenu geographique se
comprennent mieux lorsque l'on suppose que les voyageurs qui les ont gravees venaient d'amont (de Chi-
las). Einscription 5:2-5 a manifestement ete gravee par une seule personne. Eespace laisse vide entre les
lignes 2 et 3 peut s'expliquer de deux fagons differentes: il n'a pas ete inscrit parce que le rocher etait fis-
sure en cet endroit ou la ligne 3 a ete ajoutee posterieurement. Selon l'explication choisie, on considerera
donc qu'il s'agit d'une seule inscription, ou de deux inscriptions gravees ä peu de temps de distance par
la meme personne. Quelle que soit l'hypothese choisie, la conclusion ne change pas.
1 jmarafima yYtäz Mvarmwwa bhorArz
2 5t? mmeya pekako kk^J^rq/yrzm
3 vk'numakQj/rbika vämiz bkor/'k^
"Der Jät Jivavarma und der Dhorika Isvaravarma.
Im [Jahre] 50 ist Rumesa Pekako in das Rhäsa-Reich gegangen.
Visnumak(u)ndika, Yasanandi, der Dhorika Väma."
Les lignes 1 et 2 nous apprennent que deux Indiens (Jivavarma et Isvaravarma) se sont trouves ä Shatial
en meme temps qu'un personnage au nom sogdien (Pekako). Ces trois voyageurs etaient assez lies pour
que leur nom ait ete grave sur le meme rocher par une seule et meme personne, peut-etre indienne puis-
qu'elle utilisait le sanskrit et la brähml. On peut presumer qu'elles avaient fait ensemble une partie du
voyage. Or les Jäts sont originales de la plaine indienne; entre le plaine indienne et Shatial, le chemin
le plus court et le plus commode passe par la vallee dAstor ou le col de Babusar, c'est-ä-dire par Chilas.
Le compagnon de ces voyageurs indiens, le "Sogdien" Pekako, indique ou fait indiquer quäl est parti
(g%Ez "alle", pas "venu") pour le royaume des Rhäsas (accusatif de direction, pas ablatif de
provenance). Si ce royaume des Rhäsas doit etre localise en Himalaya Occidental, au-delä du Baltistan
et du Cachemire, on ne comprend pas tres bien ce que va y faire Pekako, pourquoi il ne mentionne pas
le Cachemire ou le Ladakh par lequel il doit necessairement passer, et oü il a rencontre ses compagnons
indiens. Par contre, si lbn admet avec Tucci^ que Rhäsa est le nom ancien du Chitral, l'inscription 5:2-
5 admet une explication simple. Venant d'amont, par exemple du Cachemire ou du Ladakh ou Ton
connait des inscriptions sogdiennes,^ Pekako a voyage avec des marchands indiens jusqu'ä Shatial. 11
attend lä avec eux de pouvoir traverser l'Indus et se rendre au Chitral par la route directe de Darei et
Mastuj, puis, peut-etre, en Sogdiane. Comme l'ecrit tres justement R. Jettmar: "Ajourney in this direction
is certainly meant and not the long way to the Rhäsa kingdom in Western Rashmir".^ Un raisonnement
qui n'est pas tout ä fait circulaire montre que si l'inscription de Shatial trouve son explication dans une
hypothese proposee par Tucci avant sa decouverte, l'hypothese de Tucci en sort renforcee.
La seconde inscription est sogdienne (36:38). "(Ich), Nanai-Vandak, der (Sohn von) Narisaf, bin (hierher)
gekommen an/in (dem) zehn(ten Tag/Jahr) und habe die Gnade von dem Geist des heiligen Ortes Eart
erbeten, (daß) ich sehr schnell nach xrßntn gelange und mit Freude (meinen) Bruder bei guter (Gesund-
heit) sehe." Linscription me pose deux problemes. Je ne vois pas le rapport qu'il peut y avoir entre le
"Geist des heiligen Ortes Eart" et le site ä dominante manifestement bouddhique de Shatial, ni avec ce

fleuve: Hunza-Haldcikish, Atam Bridge et Shatial. Elle n'exclut pas l'existence en ces lieux d'un sanctuaire.
49 Tucci 1977: 82.
50 SlMS-WlLLlAMS 1993. Ces inscriptions sont posterieures de plusieurs siecles aux inscriptions de Shatial.
51 JETTMAR 1995: 40-41, depuis renforce par la decouverte du mot = Kalasha en dameli (CACOPARDO 1995: 246, n. 6.).
© Heidelberger Akademie der Wissenschaften