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Fussman, Gérard ; Hinüber, Oskar von ; Höllmann, Thomas O. ; Jettmar, Karl ; Bandini, Ditte ; Bemmann, Martin [Bearb.]
Die Felsbildstation Shatial — Materialien zur Archäologie der Nordgebiete Pakistans, Band 2: Mainz, 1997

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https://doi.org/10.11588/diglit.36948#0095
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Plus que du relief, le choix de l'itineraire dependait de la securite qu'il etait possible de garantir aux Vo-
yageurs et du prix qu'ils avaient ä payer pour celle-ci. Lamenagement des chemins, fut-il restreint au mi-
nimum (ponts, bacs), et la police des routes impliquent un minimum de cohesion politique. Une Organisa-
tion acephale de type tribal comme il en existait encore tres recemment dans certaines vallees de cette
region peut assurer ces fonctions. Mais il semble que tres tot l'autorite politique ait ete entre les mains
d'un ou plusieurs chefs portant le titre indien de rq/an/' Le Systeme que nous connaissons le mieux est
celui des 6-7^ siecles oü Gilgit au moins est sous l'autorite de la dynastie tres indianisee des Patola Sä-
hi/ mais l'on peut affirmer que des les environs de notre ere toute la region est sous l'influence politi-
que^ et culturelle de Finde du nord et du nord-ouest. Le choix de l'ecriture kharosthi pour noter les lan-
gues locales/ puis l'utilisation du sanskrit note en ecriture brähmi comme langue de culture, l'adoption
de titulatures indiennes, les traces partout presentes du bouddhisme temoignent suffisamment de l'influ-
ence indienne. Par comparaison avec les oasis du Xinjiang, on peut dire que la region de Gilgit a ete plus
tot indianisee (des le 1^* siede avant n.e.) et plus profondement: ä la difference de ce qui s'est passe ä
Niya, ä Khotan ou ä Kuca, la notation en caracteres indiens des langues locales n'a pas suffi, pour autant
que l'on Sache, ä donner ä celles-ci la dignite de langue litteraire, religieuse ou administrative. 11 n'y a pas
non plus de trace notable d'influence culturelle ou religieuse iranienne/° chinoise ou tibetaine, bien que
l'onomastique et ce que l'on restitue de l'histoire politique laissent entrevoir des liens constants avec les
pays de langue iranienne du nord de l'Hindou-Kouch, avec le Xinjiang et avec le Baltistan.^
Les chefs de la population se declaraient "roi des dardes" ou "rois dardes" et parlaient une langue que
nous arrivons ä lire puisqu'elle est notee en kharosthi ou en brähmi, mais que nous ne comprenons pas.
On a de bonnes raisons d'y voir un ancetre du burushaski moderne^" bien que rien n'assure que les in-
scriptions non interpretables soient toutes redigees dans la meme langue. Les inscriptions de la KKH
comportent aussi de nombreux noms habilles ä l'indienne mais qui ont toute chance d'etre des noms in-
digenes d'origine non-indo-europeenne. 11 faut y ajouter les noms iraniens, ou irano-indiens, releves par
O. von Hinüber et dont la presence ici est facilement explicable: nous sommes dans la region des /n<7o-
/mm'an oü langues iraniennes et langues indiennes sont depuis tres longtemps en con-
tact. Mariages, incursions, conquetes et alliances politiques suffisent ä expliquer cette onomastique variee,
oü l'on ne peut guere differencier les immigrants de date relativement recente^ des populations instal-
lees depuis plus longtemps dans la region. 11 ne serait pas en tout cas de bonne methode de croire que
6 FUSSMAN 1978: 18-19.
7 von HINÜBER 1983; FUSSMAN 1993: 12-19; JETTMAR 1993a.
8 FussMAN 1978: 53-57.
9 Atteste ä Alam Bridge (FUSSMAN 1978: 18-22) et Shatial (34:123 et 124; FUSSMAN 1994: 41-42).
10 Le titre yä/ü figure dans la litterature des rois indiens des l'epoque kouchane. Les dessins d'autels du feu, relativement ra-
res et qui peuvent etre l'oeuvre d'etrangers a la region, supportent une äüg/prgfaho müica.
11 Voir notes 8 et 13.
12 FUSSMAN 1978: 18-19; von HINÜBER 1989: 57-60; JETTMAR 1995: 37-38. Cette proposition repose essentiellement sur l'exa-
men de la carte linguistique qui montre que le shina de Gilgit a repousse le burushaski vers le nord. Une forme ancienne
du tibetain ou du balti ne peut etre exclue. Von HINÜBER 1989: 61-62 a propose de reconnaitre dans le mot puruya, egale-
ment atteste a Shatial (3:4), l'equivalent du moderne "Burusho". Peut-etre est-il plus prudent d'y voir un emprunt: sanskrit
jPMrMya, "homme, categorie de serviteur (du pouvoir)". Mais la Suggestion de O. von Hinüber amene a se demander si ce
meme mot sanskrit pumya ne serait pas l'etymon de sg. Bumyüi, pl. ßunAo, "partie de la population du Hunza, du Nagar
et du Yasin qui parle burushaski, mais ne fait pas partie des races regnantes (allogenes)" et les sert. L'attestation la plus
ancienne de cet ethnique est posterieure de plusieurs siecles aux inscriptions de la KKH puisqu'il s'agit de Bm-za, nom ti-
betain de Gilgit.
13 11 y a certainement eu une immigration de specialistes de langue indienne, pandits, moines bouddhistes, artistes (von HINÜ-
BER 1983; FUSSMAN 1993: 12-19), a laquelle il faut ajouter une immigration de langue khotanaise et peut-etre turque:
membres de la famille royale et moines bouddhistes (von HINÜBER 1980, 1981, 1983).
 
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